Je viens de terminer la lecture de l’ouvrage de Nicolas Pagnol. Et toute une foule de souvenirs ont resurgi.
Le premier, pour le petit enfant que j’étais, fut un arrêt dans un petit restaurant de la rue Jean Mermoz à Marseille « Chez la Mère Michel » que mes parents fréquentaient alors et dont le patron était un de nos amis. Au retour d’une course en ville, Papa s’y arrête vers 14h30, Marcel Pagnol finissait d’y déjeuner, ils se sont mis à rêver de la cité du Cinéma qui devait à l’époque se situer de l’autre côté du Prado vers la cantine des studios et ils se sont quittés vers 19h : j’étais malheureusement trop petit pour profiter de ce moment que j’avais trouvé bien long.
Leur rencontre datait du début de la guerre, Papa, opérateur d’actualités chez Eclair Journal, avait trouvé à se recaser dans le midi à « La France en Marche » en zone libre dirigée par André Verdet Kléber et faisait développer ses films aux laboratoires Pagnol impasse des Peupliers ( des peupliers, il n’y en a plus ..). Maman, couturière, avec la prévoyance qui ne l’a jamais quittée, avait choisi, quand la guerre s’est déclenchée, d’acheter une épicerie, espérant ainsi pouvoir nourrir sa famille.
Je suppose que c’est aux laboratoires que Papa et Marcel Pagnol se sont rencontrés, mais je suis sur par contre que c’est dans cette épicerie qui faisait face au Laboratoire que mon père a rencontré Maman.
Donc dés que j’ai eu un peu conscience des choses, je trainais dans les studios de la rue Jean Mermoz avec Marcel Royné, l’ingénieur du son, Ernest Corsi, chef électricien. Il y avait une menuiserie où je pouvais fabriquer quelques pièces, un bar avec un comptoir devant lequel se déroulaient les parties de pétanque. Dans la rue Jean Mermoz, plus loin à gauche en sortant des studios, un petit bistrot accueillait les ouvriers du Studio.
Avec mon père, à l’invitation de Pagnol, nous traversions quelquefois le Prado pour aller déjeuner dans la cantine des Studios au milieu d’une grande propriété où je crois a été construit un ensemble d’immeubles connus sous le nom de Prado Parc, proche de la clinique où je suis né qui s’appelait la Pergola.