Cette année, les différents stands étaient beaucoup moins consacrés à la réalité virtuelle et à ses accessoires, les lunettes et caméras 360* que les années précédentes. L’accent était mis davantage sur la compression HEVC et les capacités qu’elle offre de faire passer des contenus 4K dans des réseaux 1 Gbps.
Dans ce domaine, Newtek, qui produit les mélangeurs software Tricaster, lance un nouveau standard NDI (Network Device Interface). Leur discours : éliminez les contraintes de routage.
Changez votre façon de produire des émissions : utilisez des sources de l’ensemble de votre réseau, pas seulement celles des appareils physiquement connectés à votre routeur vidéo SDI. NewTek NDI est une norme libre de droits que chacun peut implémenter et connecter à l’équipement vidéo sur son réseau. Tout appareil compatible avec NDI sur le réseau (vos mélangeurs de production, vos systèmes d’enregistrement, vos serveurs multimédia) peut détecter du contenu et y accéder depuis l’ensemble des autres appareils, ce qui permet d’utiliser un nombre de sources jamais atteint dans la production live.
Le lien : https://fr.newtek.com/ndi/
Pour atteindre ces objectifs, Newtek propose un hardware en 1u capable de transmettre et de recevoir simultanément 4X 3GSDI IN et 4 OUT, ou un flux 4K In et un flux Out.
Et met à disposition un système sans fil, le Connect Spark :
Là où l’on peut être beaucoup plus dubitatif, c’est quand le démonstrateur sur le salon explique que ce même résultat peut être obtenu sur un réseau extérieur interconnecté… Mais les réseaux et le matériel évoluent très vite.
La rapidité des chipsets actuels est à l’oeuvre dans les studios virtuels.
Je vous rappelle la présentation de Brainstorm l’année dernière :
Un nouveau venu sur cette planète est Zero Density qui semble disposer d’un keyer exceptionnel :
https://www.youtube.com/watch?v=DGJX3-0t1WA&index=1&list=PL8DU3iZTUpSgIJu8hfhozSaamQdVUqADI
Si les rigs 3D n’étaient plus les vedettes cette année, des expériences intéressantes étaient présentées comme celle de Vision III imaging de l’Université de Virginie qui reprenait un système déjà étudié par Angénieux qui consiste à faire décrire à l’orifice du diaphragme un cercle que notre cerveau identifie comme un changement de point de vue et crée en 2D une impression de 3D. Je vous laisse juge du résultat :
www.inv3.com/examples/moe_prime_lenses/moe_v3_compare_tea_party
http://www.inv3.com/examples/moe_prime_lenses/moe_comparison_v3_on_off
Et voici l’objectif Angénieux équipé de ce dispositif :
Sony présentait sa nouvelle caméra : la Venice dont le nom a été choisi par les ingénieurs de Sony car le traitement de l’image dont il souhaitaient se rapprocher était celui des peintres qui avaient choisi Venise comme sujet et notamment Monet :
Outre cette référence artistique, les premiers utilisateurs semblent effectivement avoir été sensibles au traitement particulier de l’image de cette caméra.
• Outre son capteur 6K de 24X36 mm, identique au format des appareils reflex argentiques, ce format correspond à la taille de l’image du 65mm, alors que le format standard du 35mm est de 18X24mm. Le capteur full Frame comprend 6048X4032 photosites.
Pas mal d’astuces ergonomiques ont été intégrées dans cette machine au même titre que des avancées techniques :
•tout d’abord, le bloc porte-objectif est également celui qui comporte le capteur, ce qui permet un changement sur le terrain sans réglages et également un accès facile au ventilateur qui peut lui aussi être échangé facilement.
• deux roues de filtres neutres internes permettent de créer 8 paliers de réglages d’atténuation
• équipée en Monture E, la monture PL peut être installée par le moyen de 6 vis assurant certainement une meilleure solidité que les adaptateurs actuels des F55 de monture FZ en monture PL. Le choix de la monture E plutôt que celui de la FZ correspond à la fois à la distance moindre du plan focal 18 au lieu de 19mm et l’avantage d’utiliser des objectifs plus légers.
• une latitude d’exposition de 15 diaphragmes (6 en surexposition, 9 en sous exposition)
• outre l’enregistreur externe Raw AXS-R7, la caméra peut enregistrer en interne sur cartes SXS simultanément du 4K XAVC et du ProRes.
• deux écrans LCD permettent à l’assistant ou au DIT de contrôler le statut de la caméra côté droit
• un viseur oled 1920X1080 permet une mise au point facile.
Au-delà de l’ergonomie de la caméra (on passe de d’une vision avec Lut ou sans par un simple bouton) Sony la considère supérieure à la F65 à cause de la qualité de son capteur Full frame, de sa latitude d’exposition, et de son rapport signal sur bruit.
Maintenant, il faudra voir la qualité comparée aux capteurs de mêmes dimensions (Red 8K, Panavision, Vistavision) et à celui plus grand de l’Alexa 65.
Autre nouveauté chez Panasonic cette fois : l’Eva 1
Celle-là est dotée d’un plus petit capteur 5,7K S35 et de deux sensibilités natives 800 et 2500 sans bruit ou artefacts supplémentaires.
Elle dispose de 14 diaphragmes de latitude d’exposition, du Vlog/Vgamut Panasonic et HDR ready, le tout se situant dans la norme BT 2020.
Son autofocus se fait par appui sur le bouton concerné et elle accepte les objectifs en monture EF avec le protocole des objectifs Canon photo.
Son obturateur permet d’aller du 24e de seconde au 8000e. Son support d’enregistrement se fait sur cartes SDHC du commerce ou SDXC.
Elle est capable de ralentis en 2K à 240 images/seconde.
Son prix va se situer autour de 7000€.
D’autres mini-caméras pour le ralenti comme la Condor de Dream Chip arrivent sur le marché.
Une nouveauté : la Clarity de Camera Corp (Vitec), distribuée par Bexel, tourne à 480 images/sec en HD 1080i ou 1080p ou 720p.
Elle mesure 12X6,5 cm et elle est dotée d’un RCP pour le direct relié par fibre optique.
Ils fabriquent également un système de diffusion Wifi avec un délai inférieur à une image pour tablettes, téléphones mobiles et ordis :
Dans le domaine des aides à la prise de vue, Cmotion distribue maintenant leur système laser de mesure de distance, le Cfinder III.
Mais ce système qui coûte 6500€ est à mon avis un palier qui est déjà dépassé par les petites caméras Sony avec autofocus intégré, et surtout par les caméras Canon, laissant présager l’arrivée de matériel professionnel identique.
Sur les nouvelles caméras Canon C200 à capteur Cmos Super 35 de 8,85 Mps, avec enregistrement interne en raw sur cartes CF, la mise au point avec le système Dual pixel permet un follow focus automatique des personnages, ou commandé par l’écran tactile, ou par joystick avec changement de point automatisé d’un personnage à l’autre à la demande.
Cet équipement va exister également sur les petites caméras à capteur 1’’ XC 400 et 405 dont la sortie était prévue fin novembre 2017.
D’autres équipements ont progressé comme les branches de pied Flowtech de Satchler, dont la mise à niveau et le blocage se font en haut des branches.
Outre sa légèreté et les aimants permettant de les replier facilement, ces branches permettent de travailler comme avec des branches ultra-courtes.
Un harnais amortisseur, le Steadygum peut rendre la tache plus facile pour les cameramen à l’épaule (steadygum.com) en permettant de déplacer le poids de la caméra très facilement.
Pour Roger Wilgus, une grue ciseaux pour les DSLR.
Des batteries plus compactes étaient aussi présentées : des 150W deux fois plus petites chez Hawkwoods.
… ou chez IDX en charges successives : 1,5 heure par batterie sur ce chargeur gigogne double, soit 6 heures. Leur système d’accrochage permet d’échanger une batterie déchargée en cours de tournage.
Au niveau du son, Transvideo propose une console de mixage pour le Cantar X3 apportant confort, vue immédiate de tous les canaux avec report de commande Cantar et écran de situation.
Pour les micros HF, Lectrosonics lance une nouvelle gamme connectable en Dante : transmission numérique 24 bits – portée remarquable -, 2 récepteurs stéréo en demi-rack réglable de 470 à 608 Mhz, réglage à distance par infrarouge.
